L’entrée dans le voyage
Chaque étape de ce voyage recèle ses petites épreuves et son lot de confrontation. Confrontation aux montées, au vent de face, à la cuisine au réchaud et à sa garde-robe dans une seule sacoche, mais surtout confrontation à soi, au vide laissé par l’absence de but, de travail, de délai. C’est ce que nous voulions, ce que nous cherchions, sortir de ce tourbillon qui nous entraîne chaque jour un peu plus loin, un peu plus vite. Mais une fois le seuil franchi se pose une question assez radicale, où suis-je ? Si je ne produis rien, que je n’achète rien, que personne ne me donne d’argent en échange de mon temps alors quel est mon rapport au monde ? Est-ce que j’ai une responsabilité par rapport à tout ce temps dont je peux maintenant disposer librement ? Quelle est la bonne activité ? Le projet rentable dans lequel je dois me lancer ?
Alors je m’imagine de nouveaux métiers, une nouvelle maison à acheter et à retaper, une entreprise à monter, un vignoble à cultiver. Qu’importe si je n’ai pas les fonds pour acheter une maison ou la moindre idée de comment faire du vin, ce qui compte c’est le projet, le concret. Et nous arrivons enfin dans une nouvelle ville, et nous allons enfin pouvoir à nouveau participer au monde et acheter des trucs. Sauf que plus rien ne rentre dans les sacoches, alors il faudra que cela soit petit et surtout que je trouve une bonne raison pour me convaincre que cela me manque vraiment. Un rasoir, un t-shirt de vélo, un bout de câble plus court (j’économiserais même de la place, hourra !!), tout est bon pour que je puisse participer.
Ce sera une de mes premières confrontations, me rendre compte à quel point je suis dépendant, de ce que je fais et de ce que je paie, pour définir qui je suis.
Je sens qu’il va falloir pédaler longtemps.
Ça me touche profondément…
Vous y êtes très chers amis, vous y êtes.
Tendrement
PAYSAGES
Paysages paisibles ou désolés.
Paysage de la route de la vie plutôt que de la surface de la Terre.
Paysages du Temps qui coule lentement, presque immobile et parfois comme en arrière.
Paysages des lambeaux, des nerfs lacérés, des “saudades”.
Paysages pour couvrir les plaies, l’acier, l’éclat, le mal, l’époque, la corde au cou, la mobilisation.
Paysages pour abolir les cris.
Paysages comme on se tire un drap sur la tête.
Henri Michaux, L’espace du dedans
Oh mais si vous saviez comme je vous aime! <3
coucou Lea et Thomas
c’est avec attention que nous vous suivons. Nous apprécions les textes, réflexions, et magnifiques photos: c’est un cadeau et merci pour tout cela.
vous apprenez à vivre comme peu d’entre nous osent le faire… Il y a les bons et les mauvais jours mais tout cela n’a pas de prix et vous n’avez rien à regretter de l’avoir entrepris.
on vous aiment, on vous soutient et on vous embrasse FORT;
Cathe et pierrot
” La vie c’est comme une partition de musique que nous déchiffrons chaque jour. Nous pouvons soit nous focaliser sur chaque note à venir, soit écouter la musique que nous créons “