le premier mois

Le premier mois.

 

Il y a eu notre mariage, la fête, le rangement, le tri de nos affaires, la paperasse, un coup de rouge, les résiliations de tous nos contrats, les adieux, les potes, la famille, encore la fête et puis les vélos à préparer, à paqueter avec le nécessaire, le strict nécessaire ! Le deuil des fringues, des nombreuses paires de chaussures et autres accessoires. Fini la jolie veste en cuir, les bottines, les petites robes, les sacs, les baskets,… tchôbonne !

Désormais c’est cycliste, maillot de cycliste, K-way, tongs pour les douches de camping.

Alors ça en fait des pertes de repères tout ça. Et puis il va falloir être pratico-pratique dès à présent, fini de jeter le bordel sur la chaise de la chambre. Plus de chaise, plus de chambre, non plus, mais 4 sacoches, alors ça doit être compacte, ordonné et logique. Tout moi !! 

Mais au-delà de ces détails, non sans importances, il y a surtout les au revoir, les bisous, l’émotion de quitter ce qu’on connaît, ceux qu’on aime et Genève.

C’est en roulant et en prenant de la distance que l’on réalise peu à peu ce qu’on quitte, ceux qu’on quitte. Les premiers kilomètres sont chargés d’émotions et de souvenirs, les odeurs, les paysages, les sons me transportent vers mon enfance, mon histoire.

 

Le premier mois est celui du nettoyage.

Un pèlerinage intérieur dans le passé pour laisser derrière, pour me délester de certains poids. Et pour m’aider : le vent souffle, comme pour laver, décoller les couches, retirer les mues et les laisser s’envoler, m’en libérer.

Certains jours il est de face. Sa puissance m’empêche d’avancer, la lutte commence entre nous et je m’épuise rapidement, il a largement le dessus. Je sens mes limites, physiques d’abord, mais au-delà de ça, il vient réveiller des colères, m’y confronter, sans rien lâcher et c’est difficile à accepter. C’est le début du voyage, ça y’est ! Et il est aussi intérieur qu’extérieur.

Mais lorsque le vent se fait plus discret, qu’on ne le sent pas et qu’on ne l’entend pas non plus et bien c’est qu’il nous pousse, qu’i nous encourage peut-être même !

 

Et puis avec Thomas on partage nos états d’âme, on se comprend, on s’encourage et on rit, de nous, du monde, et parfois on est triste aussi. Mais bien souvent on est heureux, même très souvent. Les montées sont moins dures, les cuisses sont plus ferment et les paysages sont sublimes.

 

tchobonne Written by:

One Comment

  1. AnneLise
    February 19, 2020
    Reply

    Salut Léa,
    Je viens de lire ton poste et j’ai les larmes au yeux. (Je pleure même) J’ai l’impression qu’avec ce voyage tu redeviens la petite Léa que j’ai connu a l’ecole. Celle qui avait cette vie vagabonde avec des parents artistes et décalés. Celle que j’ai envier car sa vie était complètement différente.
    Profites bien de ce voyage pour te retrouver ou te découvrir. Profitez pour vous aimer encore plus.
    Bises
    AnneLise

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